A première vue, le « Bar », où se retrouvent Elsa et Nils, peut sembler étrange ou tout au moins surprenant. Les horloges murales n’ont pas d’aiguille et les panneaux accrochés aux murs informent dans une langue qui nous est inconnue. Il est peuplé d’une faune bruyante et bigarrée, une sorte de condensé d’humains, de toutes les couleurs et de toutes les origines. Pour autant toutes ces personnes rassemblées prennent visiblement beaucoup de plaisir à se retrouver pour boire un verre et grignoter des tapas comme dans n’importe quel bar.
Pour Elsa et Nils, la passion réciproque qui les anime ne souffre d’aucun soupçon. Aussi quand deux membres d’une mystérieuse Organisation, qui se présentent comme les gestionnaires du « Bar » mettent en doute ce lien passionnel, ils réagissent par le mépris. Une photo d’Elsa dans les bras d’un autre homme, une bande sonore sur laquelle on peut entendre nettement Elsa faisant l’amour avec un certain David ne sont pas des éléments suffisants pour fragiliser leur union amoureuse. Et pourtant…
Le « Bar » et « l’Organisation » ne sont dans cette histoire que des métaphores. Nos passions amoureuses sont éphémères. Elles commencent sans que nous n’y prenions garde et se terminent bien souvent en queue de poisson sans que nous n’y puissions grand chose. Nous avons tous discuté longuement avec nos ami(e)s des raisons ou des hasards pouvant expliquer même partiellement ce phénomène et les résultats sont la plupart du temps peu convaincants. Les croyants finissent par évoquer le destin (ou Dieu) et les agnostiques se retranchent derrière les contingences. Alors quoi ?
Imaginons un instant que nous puissions séparer hermétiquement les moments d’intense passion et les moments de banale coexistence dans la vie d’un couple amoureux. D’un côté nous avons
le « Bar » représentation de notre inconscient amoureux et d’un autre côté, notre environnement quotidien indépassable. L’Organisation va en permanence se charger de confondre les deux univers en affaiblissant les frontières.
Dans « Jetlag », Nils, le garçon, est le maillon faible du couple. Il est progressivement envahi par un instinct de jalousie. Il accuse Elsa d’infidélité sur la base de preuves extrêmement fragiles et finit par succomber aux charmes de sa collègue de bureau.
Une histoire simple qui ne prétend pas mettre en accusation l’une ou l’autre personne d’un couple d’amoureux mais qui invite à prendre le pouvoir au sein de « l’Organisation ». A se libérer en somme…
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